Un peu perdue...[PV: Nathan Rivers]

Pendant que Juliette séchait ses cheveux dans la salle de bain, derrière la porte close, Nathan avait entreprit de virer au fond d'un placard trois piles de magazines. L'affaire ne lui prit réellement que deux minutes mais elle était indispensable, c'était la moindre des politesses que de ne pas exposer les fanzines de charme qu'il possédait. Il n'avait jamais comprit pourquoi les garçons planquaient ce genre de choses alors que tout les hommes de cette Terre en avaient un jour lu et acheté. Enfin, ils n'étaient mis en valeur mais il n'aurait pas aimer que la première personne, a part lui, qui vienne foutre les pieds ici tombent sur ses posséssions érotiques. Il avait l'intention de tous les donner à un copain du travail qui lui avait proposé quelques dollars en échange. Il ferma la porte de l'armoire et s'affala sur le canapé. Devant lui, entre le fauteuil et la télévision, était une table basse de bois noir, design, sur laquelle était étalé des cartes à jouer, des paires de dés et autre attractivités qui donnait un certain sens à sa vie. Tout les soirs. Dans le sous sol, il s'était recemment offert une table de ping pong, mais il lui préférait celle de billard, dans le local du club des joueurs. Au début, ce club attirait principalement les vieux. Du genre à jouer à la belotte entre amis. Puis, de plus jeunes arnaqueurs sont arrivés et ont imposé le bisness du jeu, le vrai. La moyenne d'âge est de quarante ans, Nathan est sans doute un des plus jeune mais on peut parfois trouvé d'autre jeunes hommes à la partie.

-Merci..., ce sont des photos privés. J'en avais présentés beaucoup pour des magazines ou des expo d'art mais celles-ci sont uniques et n'ont jamais été publiées. J'ai des cartons bourrés de clichés comme ça.

Il tira de dessous le canapé une boîte métallique et invita la lycéenne à le rejoindre. A l'intérieur se trouvait plusieurs photogaphies. Des jeunes filles avec un loup sur le nez et les mains gantés, une silouhette qu'on distinguait de loin dans une ruelle sombre de nuit, un jeune homme accoudé à une table un verre de whisky à la main (le seul autoportrait de Nathan, en fait) et d'autre images énigmatique. Ce qui le fascinait, c'était de mettre en scène la nature humaine. Il y avait très peu de photo où l'on ne voyait aucun homme ou femme. Dans le tas, il tomba sur un cliché sombre sur lequel était montré un homme au regard fou, il portait une brûlure au bas de la joue. Accoudé à une sorte de comptoir, derrière un grillage. Contrairement aux autres, il ne paraissait pas avoir posé, au contraire, une photo prise sur le vif. Il paraissait se moquer du photographe. On lisait dans ses yeux une folie et une intelligence inné.
Nathan la prit entre les deux doigts de la main. Pourquoi les images qui dégageaient le plus étaient-elles remplis de souvenirs désagréables ? Seule la réalité pouvait renvoyer ce genre de chose.
Il fronça les sourcils. Ce cliché là n'avait rien à faire avec les photos d'art.

Il ne souhaitait donc n'en prendre qu'un seul tirage, et avec un peu de chance, elle pourrait également en garder un elle aussi. Les rares fois où elle avait posé n'avaient que rarement donné un résultat correcte. Sa mère à l'âme d'artiste avait beau essayer de la faire tenir immobile quelques minutes, Juliette ne tenait pas en place. Un souvenir lui revint justement à l'esprit. C'était une belle soirée d'été et la jeune fille qu'était Juliette passait ses vacances en Creuse dans la maison de campagne qu'avait ses parents. Son père était resté sur Paris, et elle s'était donc retrouvée seule avec sa mère. Cette dernière avait étalée une grande couverture dans le jardin de derrière, et avait donné toutes les instructions nécessaires à sa fille. Malheureusement, Juliette avait beau rester assise avec un air faussement sérieux, elle ne se retenait jamais de rire avant le flash. L'air concentré de sa mère déclenchait en elle un amusement hilarant, et toutes les photos prises montraient la même image ; Juliette aux yeux rieurs qui éclatait de rire.
Nathan la sortit de ses pensées lorsqu'il sortit d'une armoire un pied ainsi qu'un appareil photo. Elle en resta ébahie quelques instants puis se leva pour observer de plus près. Un matériel de professionnel sans aucun doute.

-Waouh, c'est un sacré matériel. Le mien ne se contente que d'un simple appareil numérique.

Un simple regard vers sa montre la fit réaliser qu'il était déjà près de 21 heure. Ce qui était sûr, c'est que sa mère n'allait pas être très heureuse. Elle se mordit la lèvre inférieure, d'autant plus qu'elle n'avait pas son portable avec elle.

-Qu'est-ce qui t'interesse hormis la photo ? Tu joues de la musique ? lança-t-elle du tac au tac toujours avec le sourire.

-Un peu oui, guitare et piano. Mais c'est plus un passe-temps qu'une passion. La photographie, pareil, je suis un amateur. Tu peux t'asseoir sur les escaliers, s'il te plaît. T'as pas à faire de poses précises, je ne pourrais pas vendre cette photo de toute façon.

Il installa le pied de l'appareil devant l'escalier, le mit à une hauteur convenable et installa la précieuse machine. Sans oublier qu'il devait ramener Juliette très prochainement chez elle, il se donnait un quart d'heure. Après, il la raccompagnerait jusqu'à sa maison et dirait à ses parents qu'il est le grand frère d'une camarade de class de la lycéenne et qu'il la ramenait en voiture parce qu'il s'était mit à pleuvoir au moment où Juliette est venu rendre visite à son amie. On ne peut pas expliquer à une mère qu'on à juger préférable d'inviter une adolescente chez soit parce qu'elle s'était perdue en forêt.
Dans sa robe fleurie, elle présentait tout de même un corps et une attitude qui devait attirer quelques garçons de son établissement. Sa présence était chaleureuse, Nathan, bien qu'habitué à fréquenter des beautés froides, n'avait rien contre cela. Elle n'était pas une brochure de mode mais tenait des atours enviables. Les traits fins, cette cascde de cheveux bruns et brillants, Forks détenait peut-être quelques belles petites choses quand on sait regarder. "Dans une vie, tout les jours, on voit des dizaines de filles canons. Le problême c'est qu'on est parfois trop occupé pour les voir".
Il paraît que le père Rivers avait été principalement séduit par les yeux de sa dernière femme.

-Ensuite, je te ramène chez toi en vitesse, tes parents vont s'inquiéter.

Soudainement prise d'une gaieté inconnue, elle sauta des escaliers maladroitement évidemment, telle une petite fille. Elle s'avança en sautillant tout sourire vers Nathan, puis se pencha par-dessus son épaule pour pouvoir observer le résultat de cette photo improvisée. L'éclairage, les couleurs, tout était bon. A un détail près ; sa silhouette. Non Juliette ne s'était que rarement trouvée attirante, mais le talent du photographe ressortait néanmoins du cliché. Le jeune homme lui tendit un exemplaire de la photo, lui demandant également son avis.

-La photo est vraiment réussie. Je ne m'étais pas trompée en disant que tu était doué...répondit-elle tout sourire.

Elle se saisit de la photo tout en le remerciant. D'un geste discret, elle vérifia l'heure qu'il était à présent sur la montre qui ornait son poignet gauche ; 21h13.
Elle se pinça la lèvre inférieure comme à chaque fois que se présentait un problème. Défier sa mère ne l'enchantait pour tout dire absolument pas, mais avait-elle réellement le choix ? Bien sûr qu'elle l'avait. Elle aurait pû partir en courant, s'enfuir de l'appartement et se réfugier quelque part...Oui, mais où ? Plongée dans ses rêveries interminables de liberté et d'indépendance, elle ne refit surface que plusieurs minutes plus tard.

-Je...je devrais peut-être rentrée. Ma mère doit être morte d'inquiètude...

Même si filer en douce de la maison ne lui ressemblait pas franchement, il fallait un début à tout.


[P.S. désolée du retard...]