Un peu perdue...[PV: Nathan Rivers]

Encore une belle journée ensoleillée à Forks. Décidemment, deux jours de suite, c'était vraiment un coup de chance.
Et pourtant, Juliette s'était levée le matin-même avec un mal de tête des plus affreux. Ce genre de malaise lui était plusieurs fois arrivé au lycée à Paris, mais uniquement dans certaines situations angoissantes, comme la plupart du temps en période d'examen. Bien que sa mère lui ai recommandé de rester sagement à la maison, l'idée de rester cloîtrer dans sa chambre par une journée aussi agréable, la rendait littéralement de mauvaise humeur. Durant toute la matinée, la pauvre Juliette s'était entêtée à supplier sa mère pour ainsi obtenir la permission de sortir...sans succès.
Ainsi, elle s'était contentée de bouder pour le restant de la journée. Elle en avait plus qu'assez que sa mère la traite comme une enfant. Certes, elle n'était pas encore majeure, mais au point de rester enfermer les bras croisés toute une après-midi, c'était hors de question, et de plus par une si belle journée.
Pendant plus d'une heure, elle fut allongée sur son lit, un livre dans les mains, dans le vain espoir de se divertir. Elle mordillait comme à son habitude sa lèvre inférieure, dès qu'une situation lui était insupportable. Puis soudainement, elle balança son livre d'un revers de la main, puis avec vitesse, enfila sa longue robe fleurie. Se faisant le plus discrète possible, elle se saisit d'une paire de chaussure, puis sans aucun bruit, entrouvrit sa fenêtre. Le vertige était de loin ce qu'elle supportait le moins, mais après tout, si c'était le seul moyen pour éspérer sortir, autant tenter sa chance. Elle inspira pronfondément, puis après avoir prit soin de fermer la porte à clé, sauta par la fenêtre. La chute fut courte et brève, ce qui ne l'empêcha pas de tribucher après avoir atterit sur la pelouse. Elle se releva maladroitement, faisant une grimace silencieuse pour éviter tous bruits suspects. Une fois ses chaussures enfilées, elle traversa avec hâte son jardin, puis fila en direction de la forêt. Une simple promenade dans la nature l'aiderait certainement à se sentir mieux. Après quelques instants de marche rapide, elle s'engagea dans un sentier sinueux mais pratiquable, se laissant guider par le chant des oiseaux. Et dire que sa mère la croyait tranquillement allongée dans son lit en train de bouquiner. Elle ne put s'empêcher de rire, imaginant la tête de sa mère si elle savait que sa fille se promenait en ce moment-même dans la forêt. Complètement absorbée dans ses pensés, elle ne s'était qu'à peine rendue compte qu'elle avait quitté le sentier, et s'enfonçait à présent dans les bois.

Cela faisait une heure maintenant qu'elle tournait en rond dans la forêt. Une heure où elle était passé de l'étonnement, à la frustration, puis de la frustration à la panique. Comment avait-elle diable bien put se perdre...? Evidemment le sens de l'orientation n'avait jamais été avec elle, mais jusqu'à là, elle s'en était toujours relativement bien tiré. Quelle gourde, mais quelle gourde ! Elle aurait mieux fait d'écouter sa mère, mais il était un peu tard pour les regrets à présent. Continuant sa course folle, elle déboucha subitement dans une immense clairière, où pour la première fois depuis plusieurs heures, les rayons du soleil se reflétaient sur ses longues boucles brunes. Juliette poussa un soupir de soulagement, puis, éssouflée après sa course, s'asseya tout proche d'un petit ruisseau...

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Forks était une bourgade remarquable. Bien que le ciel soit toujours couvert d’un drap de nuage blanc, que les nuits soit fraiche et qu’on ne puisse poser le pied nulle part sans salir ses bottes de boue et de sale verdure. Les habitants étaient calmes et simples, l’hôpital psychiatrique où résidait le père de Nathan était à une heure d’ici en voiture, le médecin qui devait régulièrement lui faire des injections sanguines était à la clinique la plus accessible qui soit, à environ trente minute à pied de la résidence Rivers et l’endroit était apte au repos.
Le regard oblique, orienté vers la pointe de ses chaussures, les mains dans les poches, Nathan traînait passablement ses guiboles en solitaire. Un vampire aurait put le flairer à des kilomètres tant il était imprégné de l’odeur du tabac et de parfum –il travaillait dans une parfumerie de luxe, en ville. Avec l’air de la forêt, toute cette lourde effluve commença à se dissiper. Il s’était déjà grillé un cigarette et ne ressentait pas le besoin de se remplir de nouveau les poumons de cette fumée du diable. Peu à peu, sans se tracasser de rien, ses pas l’enfoncèrent dans le forêt. Il était un homme terre à terre qui exigeait de toujours savoir où étaient les nord, sud, est et ouest. Les yeux clos, il aurait retrouvé son chemin, de toute évidence. La chaîne de sa montre dépassait de sa poche, il portait une chevalière doré au doigt, le soleil brillait doucement. L’instant était agréable. On dit que les moments de solitude sont indispensables à l’homme, pour sa part il a eu sa dose. La compagnie n’est pas son fort, les sarcasmes et le cynisme étant ses deux règles de parole. La dernière fois qu’il était venu ici, il avait croisé une jeune fille. Le souvenir dessina sur ses lèvres un sourire amusé.
Son pas était lent et détendu. Aujourd’hui il ne travaillait pas. Le regard dans le vague, il écrasait sous ses semelles feuillage et brindilles. On peut s’attendre à trouver dans une forêt un véritable dédalle de bruit différents, mais celle-ci semblait avoir fait du silence sa dictature et aucun oiseaux ne venaient faire volage dans les environs. L’hiver mourrait lentement.
Nathan Rivers avait déjà logé dans bon nombres de villes aux Amériques avant d’élire domicile ici. Débutant sa carrière à San Francisco, il suivit le chemin des States. Son désir aurait été de vivre dans une grande ville qui affluerait en travail et en demande d’emploi. Le sort à voulu qu’il trouve son bonheur dans la contrée la plus perdue qui puisse être. Il n’avait aucun projet, si ce n’est tirer des bénéfices des dernières affaires environnantes et aller jouer au billard ce soir, dans la salle prévue à cet effet. Dans ses poches, on pouvait trouver une paire de dés et un paquet de cartes à jouer. Un révolver aussi, mais il ne s’en vantera pas.
Après avoir parcouru des lieux et des lieux, il s’arrêta et balada son regard sur la terre qui s’étendait devant lui. Il sentit une présence humaine et tourna vivement la tête. Une gamine encore, lycéenne probablement. Sa chevelure brune reluisait sous le soleil, une étrange vision qui brisait tout le reste du paysage. Comme une tâche noire sur du papier blanc. Elle était de dos et jetait de furtifs regard autour d’elle.
La moindre des choses voulait qu’il se manifeste, qu’il se présente. A Londres, ce genre de politesse était implacable. Il aurait préférer continuer et ne pas s’arrêter. L’ignorer. Qu’elle l’appelle si elle veut une indication.

-Tout vas bien ?

Pendard, on parle et on réfléchit après. Son accent british perçait ses phrases. Il ne souriait pas alors, paraissait juste être un passant curieux.
Sa culture l’avait rattrapé et il jugeait plus favorable de réagir de la sorte, plutôt que de faire semblant de ne pas la voir, cela brisait toute les règles de la politesse. C’était la solution la plus mature. On peut être un homme hautain et orgueilleux et avoir de l’éducation. Dans la tête de Nathan, chaque action sociale est comme un problème mathématique qu’il est indispensable de résoudre dans l’urgence.
La tête penchée sur le côté, il retint un rire nerveux et fronça légèrement les sourcils. De là où elle était, il ne pouvait voir son visage a cause du soleil. Il réalisa que depuis quelques minutes, les oiseaux s’étaient remis à chanter. Il avait dût marcher longtemps. Les gens ne l’aimaient pas trop et il le comprenaient. L’ombre d’un sourire étira légèrement ses lèvres, il se voulait rassurant.

Le joyeux chant des oiseaux l'aida pendant quelques instants à calmer son esprit qui depuis plus d'une heure avait été submergé par la panique. Toujours assise dans l'épaisse verdure qu'offrait la clairière, Juliette ferma les paupières, puis se concentra sur les battements du son coeur chamboulé. Elle inspirait de grandes bouffées d'air, comme si elle avait été en manque d'oxygène. Ce qui n'était pas totalement faux, puisqu'une fois qu'elle était prise dans l'angoisse elle devait constamment faire bien des efforts pour se calmer. De courtes minutes passèrent cependant, ce qui pour Juliette paraissait être des heures. Si seulement elle avait eut l'intelligence d'emmener son portable...Les minutes s'écoulèrent, encore et encore, lorsqu'elle sentit enfin tous les muscles de son corps se décontractés. Les paupières toujours closes, un bref sourire de satisfaction traversa son visage qui reprenait peu à peu des couleurs.
C'est alors qu'une voix qui lui était encore inconnue la fit sursauter.

-Tout vas bien ?

D'un bond, elle se releva puis se retourna maladroitement. Elle dût un moment se protéger les yeux, tant les rayons du soleil persistaient. Alors, elle pivota légèrement pour faire face à un jeune homme particulièrement éléguant. La tête penchée sur le côté, un sourire rassurant était dessiné sur son visage. La subite frayeur qui avait quelques instants auparavant envahit Juliette vola d'un seul cou en éclat, laissant place à de la curiosité.

-Je...heu...

Elle ne sut quoi répondre, tant ce personnage l'intriguait. Plutôt étrange...Jamais elle ne l'avait aperçut, bien qu'elle soit à Forks depuis seulement trois semaines. Etait-il encore au lycée...? Non, certainement pas. Il avait plus l'air d'un étudiant que d'un lycéen...Bien que ce détail soit des moins flagrant, une certaine lueur mystérieuse planait sur l'inconnu, ce qui avait le don de titiller encore un peu plus la curiosité de Juliette. Elle fronça alors les sourcils, signe d'agacement chez elle. Cet homme dégageait quelque chose de lui-même qu'elle n'avait encore jamais rencontrer auparavant chez les autres rencontres qu'elle avait entreprit, bien qu'elle ne sache absolument pas de quoi il s'agissait. Au dernier moment, elle se souvint alors de la question gentillement posée par l'inconnu.

-A vrai dire...Je me suis perdue...! répondit-elle plutôt gênée par cette réponse si misérable soit-elle.

Elle baissa aussitôt le regard, fixant le sol quelque peu humide, puis finalement tourna le tête sur le côté tout en se mordant la lèvre inférieure...

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Nathan conserva naturellement son air amusé. Il n'était pas un garçon grave. A Londres, lorsqu'une jeune fille était abordé par un homme plus vieux qu'elle, la méfiance se propageait assez vite, à Forks c'était différent. Les affaires de viols et de harcèlement étaient bien plus rares que dans les grosses villes. Lorsqu'elle se releva, il put distinguer les contours de son visage. En l'observant assidument, il reconnut qu'elle était, foi, plutôt jolie et ces traits confirmèrent son soupçon, elle était certainement lycéenne. D'abord hésitante, sa réponse ne lui apporta pas grand chose, même de loin, l'agitation dont elle avait fait preuve trahissait entièrement son sentiment. Perdue dans ce coin plein de verdure. Il était de ces hommes qui gardent leur calme en toute circonstances -sauf lorsqu'il sagit d'une partie de cartes où on joue plus de la moitié de son salaire du mois- et même qui s'amuse de beaucoup de chose.
Il s'approcha nonchalement sans ôter les mains de ses poches et hocha la tête. Autant être bien vu.

-Tu habites à Forks ?

Toujours plus enfoncé dans cette nature, il ne s'était, pour sa part, toujours pas égaré. Non, il savait parfaitement où il était. Le nord pointait sur son épaule gauche et Forks était à quelques lieux d'ici, dans une direction bien mémorisée. La question en elle même resplendissait de stupidité -une fois encore-, Forks était la seule ville habitable à des kilomètres à la ronde. Cette fille ne pouvait pas être d'ailleurs.
Les on-dits murmuraient qu'une maison était quelque part dans le bois. Comme quoi quelqu'un aurait trouvé valable de planter son habitation au milieu de ce tas de feuilles mortes. Probablement des pauvres gens fragiles qui ne se suffisait pas au calme que procurait déjà ce pauvre village de Forks, lui préférant la paisibilité inextricable du coin. Le silence mortel, avec un fond de chant du moineau. Il s'avéra que Nathan apprit par la suite que l'homme qui avait élu domicile dans ce trou n'était autre que le généraliste chargé de ses infusions sanguines. Ce n'était pas très prudent d'habiter aussi loin. Il pouvait arriver en retard à l'hopitâl, en cas d'urgence. Les gens sont illogiques, parfois. Cullen, famille nombreuse se souvint-il.

Elle sentait le regard assuré du jeune homme la parcourir, ce qui la fit automatiquement regarder dans une autre direction. Juliette plongea alors dans la contemplation des arbres immenses qui parsemaient ici et là des hautes tâches d'ombres. Sans vraiment de raison valable, elle sentie au fur et à mesures ses joues prendre une teinte rosée. Elle se maudissait à présent. Combien de fois s'était-elle assurée ne jamais rougir ...? Si à ce jour elle avait eut la possibilité d'effacer quelque chose de sa personne, ce serait sans aucun doute le fait de rougir en n'importe quelle situation. Un soudain mouvement sur la gauche la fit tourner la tête, et elle put remarquer que l'inconnu, les mains dans les poches, se dirigeait à présent vers elle d'une démarche désinvolte.
Elle fixait à présent ses pupilles couleur noisette, dont une simple lueur terne y miroitait. Néanmoins, son regard était lui aussi assuré avec un éclat d'arrogance. Prenant une inspiration, elle s'amusa un instant à essayer d'avoir un regard tout aussi confiant que le sien, mais sans succès, ce qui évidemment la fit sourire. Cependant, elle éspérait que son interlocuteur ne s'en aperçoive pas.

-Tu habites à Forks ?

Question banale en soit, mais que le fit sourir un peu plus. Jusqu'à présent, toutes les nouvelles personnes avec qui elle avait fait connaissance à Forks, débutait leur conversation par un "Comment t'appelles-tu ?" ou alors "Quel âge as-tu ?"...Ce qui apparemment ne concernait pas le jeune homme. Bien qu'elle ne pouvait s'empêcher de sourire, ce dernier ne fit accroître l'intrigue qui tirallait depuis un moment la conscience de Juliette.

-Oui, je viens d'emménager à Forks il y a trois semaines...

Réponse tout aussi banale que la question. Cette-fois ci, elle fut plus rapide et continua sur sa lancée. Elle voulut tout d'abord le vouvoyer, puis se résigna à le tutoyer comme celui-ci avait fait quelques minutes auparavant.

-Je ne t'ai encore jamais aperçut dans les environs...Toi aussi tu viens d'emménager...?

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

En plus d'être facilement perturbable, les joues de la jeune fille commencèrent à s'empourprer subitement. Nathan ne comprit pas d'où lui venait cette soudaine timidité. Le visage de cette étrangeté était extrèmement expressif, on pouvait y lire comme dans un livre le moindre de ses sentiments, en passant du retord jusqu'à la honte d'être si émotive. Par politesse, il évita de la scruter avec trop d'insistance, d'autant qu'elle même, l'espace de quelques secondes, détourna complètement le regard. Sa dernière interrogation se porta sur ce sourire qui avait brutalement fait son apparition sur les lèvres de la lycéenne. On aurait pu croire qu'elle allait soudainement s'enfuir en courant tant elle paraissait fragile. Au contraire, elle entreprit de lancer un début de conversation. Sa voix n'était pas désagréable à écouté, si toutes les filles de Forks étaient roulés comme ça, il devrait pouvoir se sentir à l'aise d'ici quelque semaine. Cette gamine le laissait de marbre, il s'appliquait à ne pas lui inspirer de doute ou de crainte. Son propre désir de paraître propre et honnête l'impressionait. Enfin, lorsqu'il fut à ses côtés, elle se décida à le regarder et leur regards se croisèrent, l'un curieux, l'autre amusé. Yeux bruns, légèrement maquillés, vifs, calculateurs. Si on observait les contours de son visage et ses traits, ce sera un jour une très jolie femme. Il devait avoir respectivement six ou sept ans d'écard.

-Mmh, je ne sors pas beaucoup de chez moi, mais oui, j'habite à Forks. Pas depuis très longtemps non plus.

C'était vrai, il ne sortait réellement que pour travailler où s'ahérer la tête seul. Le déménagement avait été pour le moins facile à organiser, un carton de fringues, le piano, le lit et trois quatre meubles. Tout ça dans un petit appartement d'étudiant. Depuis, il avait légèrement modifié l'intérieur, possédait d'avantage de vêtements et s'était offert plus d'ammeublement. Il se levait à 6 h du matin, n'ouvrait quasiment jamais les volets et lorsqu'il le faisait, sa paire de lunettes ne quittait plus ses yeux.
A cet instant, elle gisait au fond de sa poche en compagnie de ses cartes.
Ce ne fut qu'après quelques secondes qu'il remarqua s'être fait directement tutoyer. Et ce depuis trois ans, son propre père le vouvoyait -lui c'était un cas à part cependant. Qu'il en soit ainsi.

-Forks est dans cette direction.

Joignant le geste à la parole, il lui indiqua le terrain devant eux. Cette information donné sans aucune précision ne lui parut pas un acte naturel.
-Je peux te raccompagner jusqu'au lycée, tu pourras te retrouver à partir de là bas, non ?

Maintenant qu'ils se faisaient face, Juliette put se rendre compte que malgré son un mètre soixante dix, taille relativement grande chez une adolescente de 17 ans, l'inconnu la dépaissait tout de même d'une bonne tête. Un mètre tout au plus devait les séparés, et elle ne put s'empêcher un nouveau sourire lorsque leurs yeux se croisèrent. Leurs prunelles devaient avoir à peu de chose près la même couleur, si ce n'est que ceux de Juliette paraissaient plus clairs que ceux de son interlocuteur. La jeune fille posa une fois encore ses yeux sur le visage de ce dernier, essayant de lui attribuer un âge propre. A en déduire par ses joues légèrement creuses, son regard intelligent et prétentieux, sa taille et ses gestes en général, elle en conclut qu'il devait avoir dans la vingtaine. Peut-être avaient-ils six ans d'écart, sept tout au plus. Quelques instants encore, leurs regards jouèrent à cache-cache, l'un se perdant d'un côté, puis l'autre venant le rejoindre et ainsi de suite. Bien que la curiosité de Juliette n'est pas diminuée d'un pouce, elle se sentait étrangement en confiance avec cet homme. Pas très bavard ni très expréssif, et pourtant c'était justement cela qu'elle appréciait chez lui. Pas de questions relativement stupides, les regards et les sourires suffisaient.
A ce qu'il lui disait, il devait avoir lui aussi récemment emménager dans la petite ville de Forks, en lui précisant au passage qu'il ne sortait pas beaucoup. Elle non plus d'ailleurs. Hormis les jours de soleil comme ce jour-ci, elle préférait rester emmitoufler dans les draps de son lit tout en bouquinant, ou alors, elle jouait du piano. Le souvenir de son instrument favoris lui remit en mémoire la fois où elle avait échouée pour entrer dans cette fameuse école des arts. Une ombre de tristesse voila son visage, mais elle fut interrompue dans ses réfléxions par le séduisant jeune homme qui lui indiqua d'un geste vague de la main, la direction à prendre pour retrouver son chemin.
Elle suivit du regard la direction qu'il lui indiquait, quand ses yeux vinrent se reposer sur son visage confiant.

-Je peux te raccompagner jusqu'au lycée, tu pourras te retrouver à partir de là bas, non ?

Sa proposition aurait dû la réjouir, mais elle ne put s'empêcher d'éprouver de la tristesse en se résigant à le quitter. Ce personnage l'intriguait réellement, et elle en connaissait si peu à son sujet. Quel âge avait-il ? Que faisait-il, lui dans les bois ? Quelles étaient ses distractions à Forks...? Cette lueur mystérieuse qui régnait tout autour de lui la rendait littéralement avide de savoir. La curiosité est un vilain défaut, ça, elle le savait. Mais elle ne pouvait se résoudre à la quitter sans même connaitre son nom.

-C'est gentil à toi de me raccompagner. Ne t'inquiète pas, je tâcherai de retrouver le chemin à partir du lycée ! Et hum...excuse-moi de t'ennuyer comme cela. J'aurai dû faire plus attention...

Juliette lui accorda un sourire timide, s'en voulant tout de même pour son manque de tact. Une idée alors lui travesra l'esprit, certes, plutôt farfelue, mais c'est après tout ce qui formait son caractère. Avant de se mettre en marche, elle déchira un pan de sa robe puis s'approchant d'une arbre immense, elle fit un noeud -laborieux il fallait l'avouer- autour d'une branche assez basse pour qu'elle puisse l'atteindre. Elle se retourna, un sourire cette fois-ci des plus innocants illumina son visage, puis elle se rapprocha à nouveau de l'homme au regard intriguant.

-Comme cela, si je venais à me perdre de nouveau et que je tombe comme par hasard dans cette clairière, je saurai alors plus ou moins la direction à prendre pour rentrer chez moi...!

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Une jeune fille bien innocente, il tâcha de ne pas attarder son attention sur ce geste plus ou moins symbolique, imposer sa marque sur cet arbre. Il l’entendit déchirer un pan de sa robe et la vit le nouer autour d’une branche basse sans ajouter de commentaire. Les filles d’ici étaient vraiment étranges.
C’était amusant cette facilité qu’il avait à lutter contre ses propres sentiments et à paraître le plus aimable qu’on puisse être alors que toute son âme lui hurle que rien ici ne mérite autre chose que son mépris profond. Son esprit était terne mais il s’efforçait de rendre ses actes et ses paroles légères et avenantes avec les inconnus. Seule la sinistre table de billard qu’il allait rejoindre tout les soirs dans la salle du club faisait face à sa personnalité de mauvais joueur et cynique personnage. Ce n’était pas de la schizophrénie ou autres cas extrêmes, juste un refoulement de soi même afin de mieux plaire à son entourage et de ne pas s’attirer de réputation déplaisante.
La lycéenne paraissait pleine d’aisance et poursuivait, à ses côtés, la conversation qu’il avait lancé. Un jeu étrange, cette vivacité dont elle faisait preuve lui paraissait curieuse. Loin de l’urbanisation et des magasins de fringues, on pouvait trouver des filles de ce genre. La plupart des demoiselles qui avait fait coup de vent dans sa vie l’avait trouvé séduisant. Il n’était pas l’homme le plus beau qu’on puisse trouver, maussade, yeux cernés, joues creuses. A ses yeux, le miroir était un ennemi qui le raillait à chaque fois qu’il passait devant. Mais il était comme tout les hommes, il avait besoin de compagnie et plaire par son physique était pour lui un atout fatal. Heureusement pour elle, ces jolies demoiselles n’ont jamais prient le temps de le connaître au-delà de sa belle gueule, lorsqu’il restait impassible devant la fenêtre à retrier ses cartes, à râler et à disparaître seul dans les rues de San Francisco, à l’époque où il y vivait. Aussi loin qu’il se souvienne, une seule personne à put vivre avec lui quelques années. Cette personne est morte d’une tumeur au cerveau. Dieu n’aime pas beaucoup les joueurs invertébrés.
Sans cesser de sourire pour autant, réellement amusé et peut-être piqué d’un peu d’intérêt pour cette gamine, le temps de la ramener au bout du bois.

-Si tu te perds ailleurs, avec un peu de bol tu me tombera dessus. Je traîne un peu partout. Allez, viens, avance, on y va.

Il avait aperçu le lycée, un bel établissement d’ailleurs. Moins grand et moins entretenu que celui qui l’avait vu faire ses propres études mais une belle bâtisse malgré tout. Les mains dans les poches, le regard droit, il écoutait l’étudiante parler sans rien dire. A vrai dire, ça ne l’ennuyait pas vraiment de prendre le chemin du retour, il ignorait où il se serait arrêté, sinon.

Avec le sourire, elle alla le rejoindre d'une allure peu assurée...mais qu'importe. Juliette vint se poster aux côtés de l'inconnu qui lui restait silencieux. Le peu de lumière qui était présente dans la clairière se dissipa soudainement derrière un énorme nuage grisonnant. Instinctivement, elle leva les yeux au ciel pour aperçevoir un ciel couvert qui menaçait de lâcher des trombes d'eau. Rien d'anormal en soit...Le climat à Forks avait toujours été comme ça, alors pourquoi changerait-il...? Les quelques rayons de soleil passés, elle reporta ses yeux noisette vers l'homme.

-Si tu te perds ailleurs, avec un peu de bol tu me tombera dessus. Je traîne un peu partout. Allez, viens, avance, on y va.

Tout en gardant le silence, ils sortirent tous deux de la clairière pour s'enfoncer à nouveau dans les profondeurs des bois. Jamais elle n'avait vu tant de végétation dans une forêt. Les arbres et les épicéas, l'un toujours plus grand que l'autre semblaient former un immense toit de verdure. Les fourrées, les boissons, la mousse sur les arbres, tout ici n'était qu'humidité. Juliette n'avait jamais supporté le froid, mais la pluie ne la dérangeait pas plus que cela.
Tout en contemplant la dense verdure, elle dut bientôt accélérer le pas pour rejoindre le jeune homme. Ce dernier était toujours plongé dans un étrange mutisme. C'était assez étrange en réalité...Ni lui, ni elle ne ressentait le besoin de parler. Tout en pensant à cela, un sourire plutôt amusé se dessina sur ses lèvres. Avec toutes les personnes qu'elle avait rencontré à Forks, aucune ne se comportait comme cet homme. Quelques ronces lui égratinaient les chevilles au passage, mais elle n'y prêtait que peu d'attention, tant elle trouvait la situation amusante. D'un pas rapide, elle fut bientôt à la même hauteur que l'homme, puis se décida enfin à rompre le silence.

-J'aimerai un jour devenir une grande photographe, et...j'aime beaucoup jouer du piano...

Quelle parole maladroite. C'était tellement stupide de lui dire cela. Qu'en avait-il à faire après tout ? Qu'elle veuille devenir journaliste ou astronaute, il devait trouver cela tellement puéril. Elle entortillait nerveusement ses doigts avec le tissu de sa robe, redoutant quelque peu sa réaction. Néanmoins, il dégageait une certaine nonchalance qui inspirait véritablement confiance. C'est ce qui l'incita à poursuivre.

-J'aime aussi courir pieds nus sous la pluie, renifler la vieille odeur des livres, et...hum...faire des bulles dans ma limonade avec une paille !

Elle leva des yeux discrets vers le jeune homme, mais celui-ci ne broncha pas. Peut-être qu'avec ce qu'elle lui avait confié, elle pourrait en savoir un peu plus sur lui. Elle ne lui posa pas la question cependant, tandis qu'une légère brise se leva. Quelle idiote vraiment...Elle ne put s'empêcher de se trouver nulle, mais après tout ce n'était de loin pas la première fois.

-Mais je suis trop curieuse, teigneuse, têtue, bornée et...agaçante aussi..!

Surprise par ses propres paroles trop naïves, elle éclata d'un rire cristallin qui résonna en écho dans la forêt. Puis finalement, se mordit la lèvre inférieure ayant peur d'en avoir trop dit et redoutant par la même occasion la réaction de cet homme énigmatique...

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Nathan aussi avait eu ce genre de rêve, et personne ne se serait vraiment opposé à eux tant ses études fructueuses aurait fait de lui un employé qualifié. Il n'avait jamais été mauvais élève, ce qu'il mettait sur la feuille contredisait son comportement sans cesse mais ses profs l'encourageait à aborder les grandes écoles. Sa passion de collégien était le cinéma, il n'a jamais put mettre à bien ce couteux projet -comme beaucoup d'autre- mais conserve des talents d'acteur -et de menteur- remarquable. Pour le songe de la gamine qui débitait sa présentation à ses côtés, il ne fallait pas plus de talent que de chance et il était curieux de voir qu'au lycée on puisse encore avoir ce genre de destin imaginaire et le dire ouvertement avec la certitude d'un jour accomplir sa vie sous cet angle. Lui même n'avait pas trop mal tourné, loin de ce qu'il imaginait certes, mais plutôt pas mal. Il arpentait les salles de cinéma sans encombre et plusieurs fois par mois.
Un gentleman aurait tendu sa veste à la jeune fille pour la proteger du froid et de l'humidité environnant. Bien qu'anglais, le royaume de la bonne éducation, il n'en fit rien. Déjà parce que ça demandait qu'il vide ses poches, ensuite parce que le ciel avait changé très vite sans qu'il s'en rende compte. Le temps de Forks était loin d'être un climat stable. Là où il habitait avant, on voyait toujours un peu de soleil. Cette nouvelle vision l'exaspéra.
Laplupart du temps, lorsque l'on veut en savoir plus sur les gens, il suffit de poser les bonnes questions. A dix huit ans, Nathan dégottait des dossiers personnels sur les personnes qu'il avait envie de draguer ou au contraire d'ironiser -la plupart des membres gouteux de cette cathégorie étaient des profs. Avec cette gamine, c'était encore plus simple. Si le jeu de la recherche d'identité n'était plus pour lui, elle semblait ravie de lui déballer ses passions. Il ne souleva pas que lui aussi jouait du piano à ses heures perdues. Non, ce qui était impressionant c'était cette manière qu'elle avait de dégoter les plaisirs simples qui, d'ordinaire ne sautent pas aux yeux, avec cette rapidité. Faire des bulles avec une paille dans un verre de limonade. Il ne buvait plus vraiment de limonade mais appréciait le contexte qu'elle déballait en souriant.
Le genre de filles timides qui, lorsqu'elles se sentent écoutées sont prêtes à réciter le textes qu'elles ont imaginé et travaillé dans leur tête tout les jours. Il préféra ne pas lui rendre la pareille, la révélation de ses adorations n'aurait pas du tout été du même effet. S'il n'avait pas eu un peu de tact, il l'aurait peut-être prit pour simplette ou un peu évasive. Il semblerait qu'à ce jour, il marche aux côtés de son contraire conforme.

-Tu as une drôle de façon de te présenter. J'aime bien la photo, j'en ai fait un peu dans une école d'art.

Vrai, il avait fait une étude artistique sur l'image, le film et la photo donc. Il prenait des clichés de ville et de couples pendant un petit bout de temps avant de se lancer dans les portrait de jeune fille ou parfois de garçons. Un travail qui s'était avéré pénible et ennuyeux. Toutes plus belles les unes que les autres, les photos et les mannequins, à cadrer dans un décor urbain, il n'avait pas eu le courage de s'accrocher et avait laisser l'affaire tomber au bout de quelques mois ou années. Des bons souvenirs aussi mine de rien. Il regarda la jeune fille en souriant, peut-être qu'elle irait loin cette gosse. Peut-être pas. Mais elle semblait très ouverte, si la réalité ne la rattrapes pas trop tôt, elle pourrait sans doute suivre ce rêve quelques temps.

-Tu as une expérience de la photographie ?

Teigneuse, agaçante et bornée. Rien que ça. Si c'était une façon étrange de se définir, il était amusant d'exprimer ses défauts, comme une prévention à l'interlocuteur. "Attention je suis chiante". Pas banale. Pas banale du tout. Forks ne vivait pas comme ses villes consoeurs.

L'homme un peu plus en avant, la jeune fille plus en retrait, arpentaient à présent un sentier de terre sinueux qui s'engageait entre les arbres imposants. Ce que Juliette lui avait révélé quelques instants auparavant avait été certes plutôt naïf, mais la jeune fille le pensait sincèrement. Il s'écoula plusieurs minutes avant qu'elle n'aperçoive un sourire dotée d'une certaine arrogance se dessiner sur les lèvres de l'individu. La trouvait-il trop...immature ? Elle n'aurait sut le dire.
En attendant une réponse concrète de sa part, elle releva les yeux au ciel. Difficile à observer tant les feuillages des arbres le dissimulaient. Cependant, les nuages défilaient avec vitesse, bien qu'il n'y ai que peu de vent. Si quelques frissons lui parcouraient l'échine, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Ramener un gilet ou un de ses chandails en laine aurait été plus judicieux. Mais tête en l'air comme elle était, cela ne l'étonnait plus. C'est alors que pour la première fois depuis qu'elle cotoyait cet homme, une vague odeur de ciguarette et de tabac vient lui picoter les narines. Elle ne mit pas longtemps à comprendre que l'inconnu qui marchait en face d'elle devait certainement fumer. Peut lui importait. Même si Juliette n'avait jamais supporter que son propre père se mette à fumer, elle n'avait jamais répugner les fumeurs. Malgré tout ce que l'on pouvait dire sur les méfaits du tabac, certains de ses amis avaient pourtant fumer en sa compagnie sans que cela ne la déstabilise.

-Tu as une drôle de façon de te présenter. J'aime bien la photo, j'en ai fait un peu dans une école d'art.

Cette réfléxion la fit sourire. Nombreuse étaient les personnes qui la jugeaient bizarre, étrange, pas comme les autres. Cependant, elle avait apprit à s'en réjouir plutôt que d'en souffrir. Les peu d'amis qu'elle avait eut avaient toujours réussit à l'accepter telle qu'elle était, et ce, malgré le fait qu'elle soit souvent désignée comme la "bizarre" du coin. Trop rêveuse, trop inconsciente, pas assez pieds sur terre. Elle savait néanmoins se monter parfaitement mature, ce qu'elle était pourtant sans forcément le montrer. Ses rêves de liberté et d'indépendance reprenaient souvent le dessus.
Et pourtant, elle se réjouit à l'idée que cet homme aimait lui aussi la photographie. Enfin un point commun.
Mais lorsqu'il lui demanda si elle avait une quelconque éxperience en la photographie, elle ne put contrôler ses joues qui s'empourprèrent discrètement.

-Hum...En réalité, je me suis prise de passion pour la photographie un peu tard. Je devais avoir peut-être treize ans lorsque mon père m'offrit pour la première fois un appareil photo. Au fil des années, j'ai appris à m'améliorer dans la prise de mes clichés et...je pense néanmoins être assez douée en cela.

Elle pressa alors un peu plus le pas, pour se retrouver une nouvelle fois à la même hauteur que l'homme.

-Si nous venions un jour à nous rencontrer une seconde fois, je pourrais peut-être vous, hum...t'en montrer certains...

Même si elle était sérieuse dans ses paroles, elle doutait pourtant qu'ils puissent se revoir une seconde fois, quand bien même Forks était une petite ville. Prenant son courage à deux mains, elle s'apprêta à lui poser enfin la question qui lui brûlait les lèvres. Elle allait lui retenir le bras pour qu'il puisse enfin arrêter d'avancer de son pas trop rapide pour elle, mais se ravisa. Tutoyer une personne dont elle ne connaissait même pas le nom était peut-être malpolie.

-Attendez une seconde ! Je voulais en fait...Quel est votre nom ?

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

On discernait toujours dans les paroles de Nathan cette pointe d'accent anglais qui le différenciait éternellement de la dureté saccadé de l'américain. La jeune fille attractive paraissait véritablement enchanté d'être en sa compagnie, il appréciait sa présence aussi, modérement. Il n'avait crainte de fumer à côté d'elle, lorsque son père venait à la maison, chaque cigarette qu'il consommait, le gamin qu'était Nathan en respirait la moitié, ses poumons étaient des entrailles entraînés. Son désir pietina ses bonnes manières et il tira le rouleau du diable de sa boîte, le coinça entre ses lèvres et chercha discrètement son briquet.
Il n'avait jamais été ce genre d'enfant rêveur et ambitieux, cette jeune fille incarnait ce qui lui avait échappé. Non, il avait toujours été bien droit, son sens de la justice était intarrissable et ses idées lui était dictées par la douce voix de la raison et de la réalité. Ce qui s'avérait parfois être beaucoup plus dur et compliqué que de se laisser aller aux songes, ainsi la cigarette n'était pas son seul vice, hélas.
Ce qui l'accompagnait dans cette balade à travers le sentier était un véritable personnage. Pleine d'entrain, de gaité, de bonne humeur, emmitouflé dans un voile de mystère, flottant dans une robe légère, le regard hasardeux et emplie de curiosité, elle aurait put inspirer n'importe quel romancier. C'en était gênant. Il n'avait pas grande expérience de la gente féminine pourtant. Le sang de la gamine tournait plus vite et un mal-voyant aurait put distinguer le virement écarlate de ses joues. Il ne put retenir un rire nerveux et ironique.
Intérieurement triomphal, il tira enfin l'objet métallique de la poche de son jean, fit tourner la roulette avec l'ongle du pouce, porta la petite flamme au bout de son rouleau de papier de tabac tout en la protégeant du vent avec la paume de l'autre main. Lorsque l'extrémité de la cigarette devint incandescente, il rangea le briquet. Blanc froid, orné de sigles noir, un cadeau de son cousin.

-J'ai pas mal de photos chez moi aussi, j'en ai brûlé beaucoup mais il m'en reste.

Les créations artistiques de Nathan partageaient la même terreur : allaient-elles oui ou non finir dans la cheminée ? Il devenait un véritable pyromane lorsqu'il sagissait d'exténuer tout son bordel et bon nombre de ses toiles, de ses crayonnés et de ses clichés avaient finit par être dévoré par les flammes de son foyer.

-Tu peux m'appeller Nathan.

Bien joué, monsieur River.
La photographie se retouchait sur les ordinateurs de manières à rendre l'image parfaite. Jamais il n'avait réussi à prendre l'exacte réalité en photo sans passer par un logiciel de retouche pour la rendre plus pure et moins réelle. La jeune fille frémit, elle avait certainement froid. Il releva le col de son manteau sans faire de commentaire. Une chevalière dorée brillait à son doigt.
Tirant une bouffée, il se contenta de lui sourire aimablement sans chercher à en savoir plus. Il ne lui demanda pas comment elle s'appellait, ce détail ne l'interressait pas beaucoup.

-Quel âge à as-tu au juste ?

Elle avait beau se montrer rapide pour le rattraper, il ne devait pourtant pas s'en aperçevoir. Il garda le silence un moment, puis Juliette le vit piocher une cigarette qu'il coinça dans la commissure de ses lèvres puis fouiller ensuite silencieusement dans la poche de son jeans. Elle avait donc raison, ce qui mine de rien la fit sourire. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce personnage qui allumait à présent sa cigarette ne faisait qu'agrandir son propre charme.
Oubliant sa question, elle avança de deux grandes enjambées pour rattraper l'homme. Arrivée à sa hauteur, elle ne put s'empêcher de scruter chacun de ses traits.
Ses yeux bruns gardaient cette lueur intrigante, qu'elle n'avait encore jusqu'à aujourd'hui rencontré chez personne. Ses joues creuses lui donnaient un âge certainement supérieur au sien et pourtant elles ne pouvaient que s'accorder avec le reste de son visage. Un nez droit, et le regard ironique. Alors qu'elle continuait sa contemplation -discrète-, son attention fut attirée par un tatouage, un grand A en majuscule gothique dans son cou. Elle fronça les sourcils, se demandant si c'était la première lettre de son prénom.
Elle fut néanmoins tirée de ses réfléxions par un rire étouffé qui ne pouvait provenir que de cet homme. Juliette porta une fois de plus son regard emplie de curiosité vers lui, et ne sut s'il riait parce qu'il avait deviné qu'elle s'interrogeait sur ce tatouage, ou s'il riait de ses joues écarlates. Ce qui avait justement le don de les faire plus rouge qu'elles ne les étaient. Elle dévia le regard, préférant s'absorber dans le ravissement qu'était ce sentier en terre sinueux.
Tout en écoutant attentivement sa réponse, elle avait rallentie l'allure, peut-être pour éviter de croiser son regard sarcastique. Il disait avoir également des photos chez lui, mais la jeune fille releva cependant les yeux lorsqu'il lui avoua en avoir brûlé. Etrange...Lorsqu'elle eut enfin réponse à sa question. L'homme s'appellait donc Nathan, joli prénom en soit, mais il ne lui demanda pas le sien. Mais Juliette ne se priva pas de lui répondre.

-Echantée Nathan...hum, je me nomme Juliette.

Oubliant ses frissons, elle avait déjà réaccélérer le pas pour se trouver plus proche de lui, tout en éspérant qu'il ne fera pas allusion au célèbre roman de Roméo et Juliette. Chaque personne à qui elle avait confié son prénom faisaient tous allusion à ce roman. Mais la première parole qui émanait d'une curiosité venant de Nathan la fit sourire. Il souhaitait connaître son âge, bien qu'elle n'aimait pas vraiment l'avouer. La prendrait-il pour une gamine dans ce cas...?

-J'ai...je viens d'avoir 17 ans. Ne m'en veux pas si je suis curieuse mais...et toi, quel âge as-tu ? Ca dépasse mon agacement, je n'arrive pas à te donner un âge propre...!

Elle se mordit la lèvre inférieur, évitant de rire d'elle-même lorsqu'elle remarqua que petit à petit l'éclairage de la forêt s'illuminait. Ils ne devaient plus être loin maintenant de la sortie de ce labyrinthe.

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Il ne voyait pas ce qu'il y avait d'essentiel à accrocher un nom sur une visage, jusqu'à présent, les personnes qu'il avait rencontrés, plus ou moins de la même sorte qu'ici, avait tôt fait de déserter sa vie. On ne s'accroche pas au premier inconnu venu. La jeune fille, qui désormais pouvait être nommée Juliette, semblait ne pas vouloir être balayée de la mémoire de Nathan de cette manière. Il était prévisible que leur chemins se recroiseraient un jour. Ce n'était pas dans ses habitudes, dans son mode de vie. C'était un jeu qu'il ne connaissait pas très bien.
Toujours d'un pas rapide, sans constater nullement que la gamine éprouvait une certaine difficulté à suivre son rythme, il arrivèrent à un point où l'on pouvait apercevoir les lumières de Forks, en bas. Il faisait encore jour, malgré la teinture sombre qu'avait prit le ciel et la ville ne resplendissait pas de l'éclairage de tout les lampadaires. Juste les fenêtres du lycée et de quelques habitations. Dommage, Juliette avait sortit sa robe en espérant, probablement, que le soleil pourrait réchauffer un peu sa peau mais la voilà dans une bien légère tenue lorsque les nuages se réunirent au dessus de la cité. Pour le moment, aucune goutte de pluie ne tomba cependant et la température ne parut pas beaucoup baisser.
Il lui aurait donné seize ou dix-sept ans, et il semblerait qu'il ai vu juste. Cette enfant devait toujours vivre chez ses parents et étudier ici. Pour compléter le tableau, une brise tiède s'engouffra dans le sentier, douce, elle lui frôla la nuque. Sans s'arrêter de marcher, son regard ne quittait plus leur point d'arrivé qui se rapprochait. Cependant, il ralentit un peu la cadence de sa démarche et permit à la jeune fille d'avancer sans trop se forcer à accelerer pour l'égaler, lui.

-Vingts-cinq ans...

Tout au plus. Il avait perdu l'habitude de fêter ses anniversaires, bien qu'il n'ignorait pas que la date qui marquait sa naissance n'était plus très loin. Dans une ou deux semaine, il aurait officilement une demi cinquantaine d'année. Le quart d'un siècle.
Généralement, on arrive pas à donner un âge au personnes qui ont déjà bien fait leur temps. En se croisant dans la glace, il lui paraissait logique d'avoir vingt-cinq ans. Adulte, responsable et indépendant.
Leurs pas les menèrent enfin à la sortie du la forêt. Devant eux s'étendait encore quelques mètres d'herbes vertes et enfin, le béton du parking où était garées les voitures des étudiants -bien qu'aujourd'hui il ne soit pas un jour à aller au lycée, les adolescents aimaient bien se réunir ici entre bande, sans doute.

-Voilà, mademoiselle. Nous sommes arrivés.

Il ne doutait pas cependant qu'il devrait encore répondre à d'autre question de la lycéenne. De Juliette. Elle l'intriguait aussi un peu, mais il jugeait préférable de tenir sa langue. Chaque question qu'elle posait, elle y apportait elle ausi sa propre réponse.

Il devait certainement être amusant d'observer ces deux jeunes gens marcher l'un à côté de l'autre. Ils étaient quelque part séparés par bien des différences, mais au fond, ils se rejoignaient...
Il était tout autant difficile à assouvir la curiosité de Juliette. Elle ne perdait jamais sa bonne humeur, ou presque. A plusieurs reprises, elle du faire le vide dans sa tête pour empêcher ainsi le flot de questions qui la rongeait sortir en vrac de sa bouche. Elle aurait voulut marcher encore pendant des heures à ses côtés pour pouvoir lui en poser ne serait-ce qu'une dizaine. Etait-ce rationnel qu'un homme tel que Nathan puisse intriguer à ce point...? Tellement de questions sans réponses...
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, Juliette put enfin aperçevoir les lumières faiblardes provenant des lampadairs. Ils n'étaient pas tous allumés, mais un éclairage plus vif reflétait au loin, qui devait probablement venir du lycée. Le temps était couvert, bien qu'il ne fasse pas encore sombre. Depuis combien de temps marchaient-ils exactement ensemble ? Elle n'aurait su le dire car elle avait complètement perdu la notion du temps en sa compagnie. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être décontenancée ainsi. Une seule chose la tracassait à présent : devoir quitter Nathan tout en ne sachant si elle le reverrait un jour.
Lui avait à présent rallentit l'allure, et elle put enfin marcher plus tranquillement tout en étant à sa hauteur. La voix de Nathan résonna entre la dense végétation qui composait la forêt de Forks.

-Vingts-cinq ans...

Evidemment, elle lui avait donné dans la vingtaine mais n'aurait su être précise dans son âge.
Juliette était persuadée que Nathan ne faisait pas parti de ces gens auquels on s'habitue. Et ce malgré leur huit de différence...
Le brusque changement d'environnement lui donna durant une demi-seconde la nausée. Ils étaient finalement sortis des bois, et se trouvaient dans un carré d'herbe fraîche et humide. A quelques pas seulement en face d'eux se trouvait le parking du lycée, où quelques voitures y étaient garées. Ce lieu soudain si familier l'étonna elle-même, comme si cela faisait des années qu'elle était à Forks. Mais ce fut Nathan qui lui rappela être bien arrivé.

-Voilà, mademoiselle. Nous sommes arrivés.

Juliette se tourna vers lui, pantoise, les bras ballants à le fixer. Se résoudre à le quitter maintenant lui ferait trop de mal, et s'imaginer lui tourner le dos pour renter chez elle lui aurait fait passer une nuit blanche. Rien qu'à l'idée de l'accueil qui lui réservait sa mère, cela ne l'enchantait absolument pas. Ne trouvant pas les paroles suffisantes, elle se contenta de le fixer de ses yeux chocolat, oubliant de fermer les paupières comme s'il allait disparaître si jamais elle le quittait des yeux. Elle avait encore ses maudits frissons, mais pourtant la lycéenne n'y prêtait plus aucune attention. Plus hésitante que jamais, elle se risqua d'une petite voix.

-Ne le prend pas mal Nathan, mais je ne peux me résoudre à te quitter maintenant. Je voudrais...je...

Elle ferma les yeux tout en fronçant les sourcils, inspira prondément, puis les rouvrit.

-Je voudrais rester encore. Ce ne sont pas des réponses à mes questions que j'attends principalement, mais ta présence. Sauf bien sûr, si...si tu dois rentrer...

Comme si elle craignait que cela ne se réalise, elle prononça alors à toute vitesse.

-Mais je voulais te dire que, je...enfin...si tu pars, sache que j'étais ravie de t'avoir rencontré et que j'éspère que l'on se reverra...un jour...

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Nathan fronça les sourcils, son trouble devint peu à peu une inquietude. Cette gamine à qui il n'avait pas beaucoup accordé d'attention, en réalité elle n'avait été que l'objet qui l'avait poussé à arrêter sa promenade en forêt et à prendre le chemin du retour, semblait s'être attaché à lui après qu'ils ai échangés des paroles évasives et sans la moindre significations à ses yeux.

-Ce...c'est une sorte de remerciement ?

C'était ce qu'il y avait de plus rassurant. Cette gamine n'était pas aussi taciturne, aussi claire que toutes les filles de cet âge auquel il avait lui même été confronté. En fait, vu comme ça, ces dernières paroles ressemblaient plutôt à une déclaration d'amour ou de très forte amitié qui ne manquèrent pas de le mettre très mal à l'aise. De toute évidence, ce petit brin de femme lui était très reconnaissante. Comme elle devait se sentir seule cette gosse pour aller parler de la sorte au seul homme qui n'a qu'une seule envie, retourner flâner entre les quatre murs de son appartement.
Incapable de fournir une réponse convenable, il jeta son mégot sur le sol et l'écrasa avec le talon de sa chaussure. Au dessus de leur tête, le ciel s'était fixé sur un blanc nuageux. Forks n'avait rien d'une colonie de vacances.
Tout les gens qu'il avait croisés ici lui paraissaient très étrangers, il ne saurait pas dire pourquoi mais il lui semblait que les habitants de cette bourgade paummée avait un autre mode de vie ou bien dégageaient quelque chose de très étrange. De différents de tout ce qu'il avait croisé jusqu'ici. Ce devait être parce que Forks était la première ville non polluée dans laquelle il foutait les pieds.
Il était aussi blasé qu'un collégien de quinze ans, parfois.

-Euh...Juliette, c'est ça ? Ecoutes, tu es très sympa et j'étais assez heureux de parler avec toi mais...enfin, tu sais, Forks n'est pas très grande, on finira bien par se recroiser un jour ou l'autre !

Ce n'était pas du tout dans ses habitudes de ménager son interlocuteur. Les parents de l'étudiante allaient peut-être commencer à se faire du soucis, il ne voulait pas s'attirer une mauvaise réputation. Alors qu'il cherchait un moyen pour la rassurer, une goutte de pluie vint s'écraser sur le sol juste entre ses pieds.
Une petite averse se préparait. A vue de nez, ça ressemblait à un simple petit passage d'humidité mais le climat d'ici était entièrement imprévisible. Il posa les yeux sur Juliette railey qui n'avait jusque là cesser de le dévisager avec ses prunelles angéliques, dans sa robe vraiment très légère pour le coup.
Les hommes de londres sont galants. Il lui intima de le suivre jusqu'à l'abris bus histoire de se proteger de l'eau qui commençait tomber du ciel en quantité accroissante.

-Bon, tu habites loin ? Ma voiture est là bas, je peux te déposer si tu veux.

Sa bagnole était peut-être toute sa fierté, mais il n'avait pas envie de s'en vanter pour le moment. Il faut dire que, comparé aux tacots qu'abritaient la plupart des gens d'ici dans leur garages, son modèle de ligne était assez enviable.
Accepter de raccompagner cette fille pour un voyage de cinq minutes était peut-être aussi le meilleur moyen de s'en débarrasser sans la traumatiser. La ramener à sa famille.

Le regard fuyant, Juliette ne comprenait probablement pas le sens de ses propres paroles. Le réel problème était que la jeune lycéenne avait souvent tendance à s'attacher bien trop vite aux gens qu'elle rencontrait. C'était dans ses habitudes, et rien ne pouvait cesser ce trait de caractère. Pendant plusieurs secondes, Juliette se sentit déglutir, dans un moment d'ultime faiblesse. Elle revit pour la première fois alors la scène où elle s'était violemment disputée avec son père, quelques semaines auparavant. Le regard de la jeune fille devint trouble et elle fut prise de vertige. Les dernières paroles que son paternel lui avait dites resonnait en écho dans sa mémoire..."Cesse donc de voir le bien en chaque personne, le monde n'est pas tout rose. Tu ne comprends décidément rien..."

-Euh...Juliette, c'est ça ? Ecoutes, tu es très sympa et j'étais assez heureux de parler avec toi mais...enfin, tu sais, Forks n'est pas très grande, on finira bien par se recroiser un jour ou l'autre !

La phrase de Nathan claqua dans l'air, sans pour autant que Juliette n'y comprenne le sens. Elle ne réagissait pas de cette façon parce que l'homme qui se tenait en face d'elle semblait gêné ou parce qu'il avait refusé sa proposition, mais parce qu'elle réalisait enfin qu'elle n'était qu'une gamine de dix-sept ans, insignifiante et trop naïve qui ne pouvait nullement interesser un homme tel que Nathan. Se faire des amis n'avait jamais été son fort, et elle n'avait d'autre choix que d'assumer. La seconde phrase de son père résonna à nouveau dans sa tête, voulant convaincre ses réfléxions. "Tu sais Juliette, les problèmes, il faudrait peut-être arrêter de les fuir mais plutôt les affronter..."
Sortant de sa torpeur, son regard s'attarda sur Nathan comme si celui-ci était un parfait inconnu. Elle le dévisagea en silence, puis après avoir retrouvé petit à petit le fil de l'histoire, reprit aussitôt la parole d'une voix qui n'était cependant pas convaincante.

-Je suis désolée, je n'ai pensé qu'à moi et c'était égoïste de ma part.

La réalisté refaisant surface, elle en fut d'autant plus oppressante lorsque plusieurs gouttes d'eau vinrent s'écraser sur le sol ainsi que sur la peau de Juliette. L'homme l'invita poliment à s'abriter sous l'abris de bus, puis la jeune lycéenne s'adossa faiblement contre la parroi en verre glacé. Ses yeux divaguèrent vers le ciel qui s'assombrissait, dévoilant peu à peu un quartier de lune. La pluie se fit plus régulière, puis Nathan lui proposa de la raccompagner en voiture.

-C'est très gentil à toi, mais ne te force pas. Je ne voudrais pas te déranger...

Après tout, si elle avait froid à présent, c'était entièrement de sa faute. Mettre une robe si légère à Forks remontait de la folie. Le climat de cette ville était si imprévisible.

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Nathan resta une seconde sans réaction, son premier reflexe fut de la rattraper par le bras. Il ignorait d'où venait cette soudaine vague de déprime mais cela le mettait encore plus mal à l'aise. D'un geste vif, il la ramena sous l'abris-bus. Voilà qu'il commençait à broder dans la pitié, il n'y a pas que le climat qui est imprévisible à Forks.

-C'est pas pour me débarrasser de toi que j'ai dit ça, mais je ne suis pas la meilleure fréquentation du coin, tu sais...

Un peu de sincérité et de sympathie n'a jamais tué un homme. Les larmes des gamines, c'est vraiment pas son fort. C'était même une phobie, la dernière personne qu'il avait fait pleure, c'était sa soeur. Après l'avoir violemment giflé parce qu'elle était enceinte. C'était à partir de ce jour qu'il avait envisagé d'habiter ailleurs. C'était étrange, le visage de cette fille lui rappellait celui de sa soeur, même s'il n'était pas aussi larmoyant. Peut-être le nez ou les yeux, un point en commun. Lui, on lui avait toujours dit qu'il ressemblait à son père, mentalement et physiquement. C'était pas un compliment.
Un sentiment très étrange, il lui sembla se dégourdir un peu de sa panne sentimentale. Pour la première fois depuis longtemps, il éprouvait une sorte de compassion. Lui qui était en total bloquage affectif depuis casiment quatre ans. Maudite Forks.

-T'as pas vraiment envie de rentrer chez toi, non ? Si tu pars comme ça tu vas attraper une crève de folle. Tu vas ruiner tes fringues.

Il pouvait comprendre ça, au moins. Sa famille avait toujours été un désastre. Mais à cet âge là, on doit même naturellement avoir envie de de flâner en extérieur. Il se souvenait assez bien de cette période de sa vie. Un peu là qu'il avait commencé à jouer. Du bout des doigts, il sentit le contact du paquet de carte dans sa poche. La pluie n'allait pas tarder à cesser de tomber.
Le geste le plus simple aurait été de la rattraper, mais les mots avaient toujours été ses plus fidèles armes.
C'était une sorte d'invitation.

-J'habites pas loin. T'aimes la photographie, c'est ça ?

Comment peut-on inviter une fille à rester avec vous, surtout quand elle est jeune et plutôt bien fichue, sans avoir l'air aussitôt d'un fou lui aussi ? Il paraît qu'il ressemble à son père...

Grelottant dans son coin, elle n'attendait pas une réponse précise de Nathan. C'est pourquoi elle lui tourna le dos puis s'aventurait sous la pluie glacée, pour enfin rentrer chez elle. L'improbable se produisit alors que la jeune lycéenne ne s'y attendait absolument pas. Elle fut aggriper par Nathan qui l'avait rattrapé par le bras, et la ramenait d'un pas rapide vers l'arrêt de bus. Bien qu'elle fut incapable de résister à son emprise, elle n'en fut que plus troublée encore. Depuis le début de leur rencontre, l'homme ne lui avait adresser qu'un minimum d'attention, ce à quoi Juliette s'était habituée. Mais le brusque élan d'interêt qu'il lui adressait à présent la plongeait dans une incompréhension totale. Elle fut en moins de temps qu'il n'en faut ramener sous l'abris de bus, pour se retrouver face à Nathan.
Si elle devait le croire, alors ce n'était pas se débarrasser d'elle qu'il lui avait réppliqué des paroles peu sympathiques. Mais de là à lui dire qu'il n'était pas la meilleure fréquentation du coin, elle ne put réprimer un étonnement soudain. Certes, elle en savait bien peu à son sujet, mais jusqu'à présent encore elle s'était sentie en sécurité à ses côtés. Se pouvait-il qu'il soit...un "méchant" ? Chose qu'elle ne pouvait imaginer. Pourquoi l'aurait-il aider à retrouver son chemin dans la forêt dans ce cas ? Mais involontairement, elle ne put réppliquer à son tour, disant tout haut ce qu'elle pensait tout bas.

-Ah...Tu n'en as pas encore marre de moi...?

Ce n'est seulement que bien des minutes de silence plus tard que Juliette comprit qu'elle avait bien parlé haut et fort. Son regard dévia alors instantanément des yeux de Nathan.
Oh que non elle n'avait pas envie de rentrer chez elle. Une des premières raisons car sa mère ne serait certainement pas heureuse après avoir découvert que Juliette était partie de chez elle "en douce". La seconde raison, parce qu'elle n'avait personne à qui se confier, avec qui rire ou avec qui pleurer. La dernière, parce qu'elle ne voulait pas quitter Nathan. Elle n'en savait que très peu à son sujet et sa curiosité n'était de loin pas assouvie.

-J'habites pas loin. T'aimes la photographie, c'est ça ?

Il lui fallut un certain temps pour comprendre le sens des ses paroles. Elle releva ses yeux vers les siens, cherchant une quelconque lueur sarcastique, ironique, moqueuse, arrogante, mais rien de tout cela ne résultait de son visage. Rien que de la compassion. Il ne manquait plus que ça, elle ne voulait en rien faire paraître de la pitié, elle souhaitait seulement que les paroles de Nathan soient sincères.

-Oui...oui bien sûr, j'aime la photographie. Les paysages et...les portraits.

Elle ne pouvait s'empêcher de le fixer de ses prunelles troublées où l'on pouvait y apercevoir une lueur d'espoir. Se pouvait-il qu'il soit sérieux ?

-C'est...c'est une invitation...?

Elle fronça les sourcils tout en essayant de comprendre l'expression indéchiffrable qui était présente sur le visage de Nathan.

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Il hocha la tête.

-Plus ou moins.

Nathan restait un être imperceptiblement froid, il ignorait encore s'il avait inviter cette gamine pour se montrer sympathique, pour brisé son ennui, par obligation de politesse ou pas pure pitié. Il calculait rarement ses ressentiments. Quoi qu'il en soit, il lui sembla qu'elle avait soudainement l'air plus ragaillardie, il ne ferait pas pleurer de fillettes aujourd'hui. Cette idée le rassura quelque peu, le temps de se sentir un type honnête. Pas trop longtemps quand même, les coeurs trop tendres ont tendance à perdre un peu trop souvent Hors ce soir il jouait les deux tiers de son salaire
Les poches de Nathan renfermaient décidément bien des choses, celle de son jean donnait ouverture sur ses clefs de voiture. D'un signe de la tête, il lui intima de le suivre, admirant une fois encore l'imprudence de la lycéenne. S'il l'avait voulu, il aurait put l'attirer dans le pire traquenard avec des mots bien choisis. Rien de tel ne venait cependant effleurer ses nobles et pures pensées. Détournant ses yeux d'elle, il pressa le bouton du porte clefs sèchement. Les phares de sa voiture réagirent au quart de tour et clignotèrent vivement sous la pluie ruisselante. D'un pas rapide, il traversa la rue vers la voiture, jeta un regard assassin à ce satané ciel qui ne cessait de le contrarier. Les nuages se reflétaient sur le capot argenté. Quel engin magnifique. Offert par un type qui n'avait pas de quoi payer la note après avoir perdu une partie de carte. Cet abruti avait du rentrer à pied avec sa jolie petite femme, son « porte bonheur » comme il l'appelait.
Il tira rapidement la portière et invita son accompagnatrice à prendre place. Au passage, il jeta les clefs sur le siège du conducteur. Le sien. Un vif passage derrière le break et il s'engouffra à son tour à l'intérieur en réprimant un frisson qui lui parcouru l'échine. Un temps à ne pas foutre les chiens dehors !

-On passe chez moi le temps de se sécher, ok ?

Des gouttes d'eau perlaient le longs des mèches de ses cheveux, il essuya son front du revers de sa manche, tourna la clef de contact et démarra.

Oui, c'était "plus ou moin" une invitation. Ne sachant pas vraiment quoi lui répondre, Juliette se contenta de fixer la route qui ruisselait sous l'averse, qui elle ne cessait d'acroître d'ailleurs. D'un geste de la tête, Nathan l'invita à le suivre puis s'éloigna d'un pas assuré, comme à son habitude, vers la rue d'en face. La jeune fille quitta l'abri sous lequel ils étaient restés depuis un moment, abri qui l'avait jusqu'à maintenant très bien protégé de la pluie incessante.
Ses frissons redoublèrent d'intensité au contact des gouttes d'eau gelées qui s'écrasaient contre sa peau, et elle dut serrer fort la mâchoire pour s'empêcher de claquer des dents. La pitié n'était pas ce qu'elle cherchait ni ce dont elle avait besoin. La pluie l'empêchant de voir correctement aux alentours, elle ne vit que tardivement la remarquable voiture stationnée sur le trottoir d'en face. Beaucoup d'hommes devaient envier Nathan, rien que pour conduire au volant d'une pareille voiture. Ce dernier lui ouvrit polimment la porte côté passager, puis après l'avoir timidement remercier, c'est avec soulagement qu'elle s'engouffra dans le véhicule.
Quelques secondes plus tard, ce fut Nathan qui s'installa au volant. La jeune lycéenne attacha sa ceinture d'un geste maladroit tout en s'enfonçant de le siège en cuir, refermant ses bras autour de sa taille. Leurs cheveux étaient complètement mouillés, et la maudite robe de Juliette gouttait sur le plancher de la voiture. Il tourna la clef de contact puis s'engagea assurément sur la route.
Elle se risqua alors à tourner la tête dans sa direction puis interrompit le silence.

-Où vis-tu exactement ?

Si sa mère savait où elle se trouvait à présent, il était probable qu'elle soit fort mécontente. En voiture avec un inconnu, ou presque que Juliette ne connaissait que depuis quelques heures...

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Il détestait cette sensation. Trempé jusqu'aux os, les dents qui menacent de claquer et l'impression désagréable d'avoir ruiné un costume fait sur mesure. Quoi qu'il en soit, il était toujours en meilleure position que Juliette sur ce qui était des fringues. Question galanterie, il n'était pas le plus grand gentlemen qu'on puisse trouver. Lorsqu'il démarra, la radio s'alluma automatiquement. Il avait l'habitude de rouler seul, sans avoir à respecter un éventuel copilote, le son était à fond. Précipitemment, il tourna le bouton du son et lâcha le volant. Il avait l'habitude d'exécuter des manoeuvres imprudentes et s'empressa de sourire de manière rassurante à sa voisine. Il avait toute confiance en lui, les routes de Forks ne subissait jamais de trafic important. D'ailleurs parfois on pouvait se demdander si elle voyait parfois passer quelques voitures. En journée, Nathan était un conducteur presque modèle, un peu nonchalant sur les bords mais à bon potentiel. De nuit, il était assez déconseillé de se situer dans le même engin que lui. Son esprit dérangé appréciait les sensations fortes. Mais il n'avait fait ce genre de folies que très rarement accompagné. Le comissariat de police s'était plusieurs fois senti obligé de le retenir une nuit.

-Non, pas très loin. Je ne connais pas le nom des rues.

Il n'avait pas la mémoire des noms mais retenait parfaitement les plans. Dans quelques heures, il aurait complètement oublié celui de la jeune fille qui était à ses côtés. Oublié son existence sera une question de jour, mais son visage restera gravé dans son cerveau et il n'aura aucun mal à la reconnaître. Peut-être la confondrait-il avec une des nombreuses gamines qu'il avait eu l'occasion de photographier durant ses études, une vieille camarade de classe ou bien la serveuse d'un café-club auquel il aurait traîné ses bottes.
La ville de Forks n'était pas exeptionellement grande, il eu tôt fait de se garer devant son appartement. Une sorte de studio plutôt bien mis. Chaque soir où il allait jouer, Nathan risquait systématiquement de perdre tout ce qu'il avait. Habitations, automobile, argent...pourtant il répondait toujours à l'appel de la tactique et du hasard. De cette merveilleuse machine à arnaque.

-C'est ici. A l'intérieur c'est un peu le bordel, je te préviens.

Il sortit, ouvrit de nouveau la portière de milady mais cette fois ci lui tendit aussi son manteau, histoire de ne pas lui faire trop prendre la flotte.

Le martelement de la pluie sur le capot de la voiture fut bientôt remplacé par une musique qui démarra en trombe, le volume étant au maximum. Sur le coup, la jeune fille sursauta ne s'attendant aucunement à ce brusque changement d'ambiance. Alors que Nathan lachait déjà le volant pour baisser le volume de la musique, l'idée d'attraper le volant lui traversa l'esprit, mais elle était trop éloignée pour y accéder. Face à la conduite à risque que prenait le jeune homme, elle en conclut qu'il devait avoir l'habitude de rouler seul. Ce dernier lui adressa un sourire qui l'apaisa quelque peu. Elle aussi élevait souvent le volume de sa radio, lorsque tournait son vieux CD de Coldplay. Il ne devait donc pas résider bien loin, et Juliette se mit à sourire lorsqu'il lui avoua ne pas connaître le nom des rues. Pour tout dire, elle non plus. En trois semaines, elle n'avait pas encore eu l'occasion de retenir leurs noms. Elle se tourna vers la fenêtre, et contempla les herbes hautes ainsi que les arbres imposants qui défilaient en vitesse. Les bâtiments passaient, un à un, sans qu'elle n'y fasse véritablement attention. Petit à petit, ses frissons persistants cessèrent, s'habituant enfin à la température correcte de la voiture. Ses cheveux eux aussi commençaient légèrement à sécher. Elle se retourna pour fixer Nathan. Ce dernier fixait la route d'un regard lasse, comme s'il était passé des milliers de fois sur la même route. Sa conduite nonchalante ne fit qu'aggrandir son sourire et son amusement. Ce personnage intriguant n'en restait pas moins charmant.
La voiture fut rapidement stoppée en face d'un appartement. Nathan sortit de la voiture, puis vint ensuite lui ouvrir la portière. Tout en le remerciant, elle s'extirpa non sans mal du véhicule, manquant au passage de se ratatiner dans une flaque d'eau. La pluie n'ayant pas cessé, Juliette ouvrit des yeux ronds lorsque Nathan lui tendit son manteau.

-Oh...merci, dit-elle en s'emmitouflant dans le long tissu.

Une vague odeur de tabac et de parfum à l'odeur raffinée lui chatouilla les narines, et la jeune lycéenne en huma que plus l'odeur.

-Bordel ou pas, rien ne peut être pire que le bordel de ma chambre...!

Elle lui adressa un sourire, puis tous deux gagnèrent à pas rapide la porte qui donnait accès au studio.

[ Humain ] Nombre de messages : 52 Age : 1824 Date d'inscription : 21/03/2009

Tout cela tournait bien à l'étrange. Depuis que Nathan avait prit l'habitude de vivre seul, que personne à part lui n'avait l'occasion de ranger ses affaires, il était évident qu'il vivait dans un capharnaüm permanent. Mais c'est dernier temps, miracle, il avait entreprit de replacer un peu ses meubles dans un ordre logique et la poussière n'affluait pas. La seule chose qui pouvait choquer était le paquet exhubérant de photos, de papiers ou de documents qui traînaient un peu partout. Des magazines étaient empliés sur plusieurs étagères, sans compter les vinils et les CD. Au dessus d'un canapé brun était placer des piles et des piles de disques glissés dans leur pochettes de carton. Plusieurs autres s'emplilaient dans les coins de la pièces, une collection merveilleuses et riche. Près de la radio, il avait également mit des CD, une trentaine. Pourtant, malgré leur nombres et leur importance, tout cela pouvait paraître un minimum ordonné. S'ajoutait à ça des coupures de papiers parallelement installées sur les commodes. Face au canapé trônait majestueusement un post de télévision, au dessus d'un buffet à l'intérieur duquel on pouvait trouver des dizaines et des dizaines de DVD. Nathan était un homme riche en vidéo, tout ce qui était ici, il l'avait lui même acheté. Das ces débuts, il économisait sur la nourriture et les vêtements mais avait à présent réussi à trouver un juste milieu.
Dans le hall d'entrée, le mur était orné d'un large miroir. Il y avait une mezzanine en haut de laquelle il avait installé sa chambre et son bureau. Un appartement confortable sous la forme d'un petit studio.
Il poussa la porte et invita la lycéenne à entrer.

-La salle de bain est là bas, si tu veux aller te secher normalement y a tout ce qui faut.

Au passage, il dégagea d'un leger coup de pied un carton rempli de papier qui s'était posté en plein milieu du hall. N'importe quelle personne normale aurait put juger l'endroit certes agréable mais assez étrange. Sur le miroir de la salle de bain, il avait scotché cinq ou six photos.

Il poussa la large porte d'un coup d'épaule et l'invita à entrer. Le hall était joliment décoré et sur le mur de gauche se trouvait un miroir, imposant mais qui gardait un certain charme. Un coup d'oeil dans la pièce d'à côté lui laissait supposer que ça devait être le salon. Ne voulant pas jouer les indiscrètes, elle laissa ses yeux vagabonder le long des murs, où ici et là y étaient accrochées des photos, le plus souvent des portraits. Juliette put également distinguer un canapé en tissu marron, où tronait à ses pieds des paperasses ainsi que des documents. Malgré tout, l'espace était agréable et était plutôt bien ordonné. Le hall donnait ensuite sur le salon que Juliette avait déjà eut l'occasion de parcourir des yeux. Un porte manteau était installé dans le coin du hall, sur lequel la jeune fille déposa à regret le manteau de Nathan. Des dizaines et des dizaines de CD étaient posés ici et là, tantôt à côté de la radio, tantôt empilés dans un coin de la pièce.

-C'est...joli, vraiment dit-elle en parcourant une nouvelle fois des yeux la pile de magazine qui était classée sur une étagère au-dessus du canapé.

Nathan lui indiqua d'une parole où se trouvait la salle de bain. Tout en repassant dans la hall, Juliette s'arrêta quelques instants face au miroir. Elle n'avait vraiment aucune dégaine et ressemblait davantage à une rescapée de naufrage qu'à une jeune lycéenne. Sa robe lui collait à la peau et ses cheveux avaient reprit l'eau le temps d'accéder au studio. Ils ondulaient toujours, et quelques mèches folles venaient à goutter sur ses épaules à moitié nues. Elle fit une grimace puis avant de pénétrer dans la salle de bain, lança à Nathan.

-Hum...je ne tiens pas particulièrement à m'imposer. Une serviette suffira...

Evidemment, elle n'avait pas de vêtements de rechange et l'idée de parcourir l'appartement du jeune homme en étant mouillée ne lui plaisait guerre. Elle entra dans la salle de bain et fit face à un grand miroir tout aussi beau que celui du hall. Quelques photos étaient scotchées ici et là sur le contour du miroir, puis après avoir refermée la porte en silence elle s'approcha alors pour les observer de plus près. L'une des photos représentait une jolie jeune femme de dos au long cheveux blonds, vêtue d'une simple couverture en laine virant vers le caramel. Une autre représentait également une jeune femme plus jeune que la précédente. Elle avait les paupières closes et avec un grand sourire, enfouissait son visage dans les poils abondants d'un chaton de quelques mois, qu'elle tenait en main. De très jolies photos, quelques unes en couleur mais la plupart en noire et blanc.
Regardant autour d'elle, elle distingua un panier où était pliées plusieurs serviettes. Juliette s'en saisit d'une plus grande que les autres, puis ressortit de la salle de bain tout en la frottant contre sa tignasse emmêlée.
Se retrouvant face à Nathan, elle lui adressa un sourire d'excuse.

-Merci pour la serviette, je crois que j'en aurai besoin !

Elle hésita quelques instants, puis reprit.

-J'ai observé deux trois photos sur le miroir de la salle de bain et...tu m'as l'air vraiment doué. Je trouve tes photos superbement réussies.

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